Les troubles induits par l'ingestion

Appareil digestif

Système nerveux central

Appareil respiratoire

Appareil cardio-vasculaire

Appareil urinaire

Troubles atropiniques ou anticholinergiques


Les troubles induits par l'ingestion

Suite à l'absorption d'une plante toxique, le sujet présente plus ou moins rapidement des troubles digestifs communs, notamment nausées et vomissements associés à une diarrhée violente visant à éliminer le toxique en cause. On constate également des douleurs abdominales ou des coliques liées à l'accélération du transit intestinal. Ces troubles sont parfois plus sérieux avec présence de sang dans les selles ou les vomissements.
En l'absence de prise en charge adéquate, ces troubles peuvent évoluer vers une déshydratation importante, accompagnée de pertes potassiques avec risque d'hypovolémie et de collapsus.
Outre cet impact sur le plan digestif, d'autres manifestations plus spécifiques peuvent survenir avec notamment des troubles au niveau cardiaque, rénal, respiratoire, neurologique, hépatique...


Appareil digestif

Troubles induits par contact avec le tube digestif
Le fait de porter à la bouche des plantes vésicantes, contenant généralement un latex irritant, une résine ou des cristaux d'oxalate de calcium entraîne rapidement des lésions irritatives, accompagnées d'œdèmes et parfois de phlyctènes au niveau laryngé et digestif si la substance a été avalée. Ces troubles sont induits par ingestion ou contact avec des plantes comme le Dieffenbachia, le Poinsettia, l'Arum, l'Euphorbe, le Daphné ou encore le Philodendron.

Modification de la salivation
Les Solanacées à alcaloïdes parasympatholytiques (anticholinergiques) comme la Belladone, la Jusquiame et le Datura entraînent une sécheresse buccale caractéristique.
Un certain nombre de plantes à saponosides, ainsi que la Ciguë, le Colchique, le Cytise, le Daphné, le Dieffenbachia et le Vératre provoquent une hypersalivation (sialorrhée).

Nausées et vomissements
Les nausées et vomissements surviennent de manière presque systématique lors d'une intoxication.

Diarrhées
Les diarrhées sont également quasiment toujours présentes et accompagnées ou non d'hémorragie.


Système nerveux central

Mydriase (dilatation de la pupille)
On observe une dilatation de la pupille lors d'une intoxication par les Solanacées à alcaloïdes parasympatholytiques (Belladone, Datura, Jusquiame...) ainsi que suite à l'ingestion de graines d'If et d'autres plantes (Glycine, Euphorbes).

Troubles de l'accommodation visuelle
Ils surviennent avec les mêmes Solanacées que précédemment ainsi qu'avec le Vératre.

Céphalées (maux de tête)
Les Solanacées à solanines (Morelle noire, Douce-amère, Pommier d'amour), les plantes cardiotoxiques (Muguet, Fusain, Laurier-rose, Digitales, Hellébore, Delphinium, Aconit)  peuvent entraîner une céphalée plus ou moins marquée.

Paresthésies (troubles de la perception des stimuli cutanés associés éventuellement à des douleurs plus ou moins marquées)
Aconit et Vératre entraînent des troubles de cette nature.

Convulsions
Tremblements et convulsions peuvent survenir au cours d'une intoxication par les végétaux cyanogénétiques (Rosacées dont Laurier-cerise, certaines Fabacées...), par l'Aconit ainsi que par diverses Apiacées aquatiques (Grande ciguë, Ciguë aquatique...) qui entraînent en pratique une anoxie du système nerveux.

Délire
Lié à une intoxication grave par diverses Solanacées dont la Belladone mais aussi par l'Actée en épi ou encore le Lierre grimpant.

Coma
Vératre, plantes à oxalates (Dieffenbachia, Philodendron, Yucca), plantes à lectines (Robinier, Cytise, Ricin...) peuvent entraîner un état comateux plus ou moins marqué.

Hyperthermie
Une augmentation de la température peut se manifester au cours d'intoxication massive par les Solanacées (Belladone, Lyciet...). 


Appareil respiratoire

Dyspnée
Des troubles respiratoires surviennent lors d'une intoxication par les plantes cyanogénétiques mais aussi par l'Aconit ou les Solanacées parasympatholytiques.


Appareil cardio-vasculaire

• Troubles du rythme cardiaque
Les Solanacées à alcaloïdes parasympatholytiques, l'Éphédra, le Tabac accélèrent le rythme cardiaque (tachycardie) tandis que le Vératre, l'Aconit, les plantes cardiotoxiques (Muguet, Fusain, Laurier-rose, Digitales, Hellébore, Delphinium, Aconit) causent une bradycardie (ralentissement du rythme) associée à une arythmie.

• Hypertension
Une augmentation de la tension artérielle peut être induite par une consommation excessive de Réglisse ou de ses extraits.


Appareil urinaire

Une quantité importante de plantes est à même d'engendrer des troubles urinaires plus ou moins importants, pouvant aller d'une simple irritation passagère (Douce-amère, Genièvre, plantes à saponines...) jusqu'à une néphrite grave (plantes chinoises au cours de régime amaigrissants, plantes à lectines...).

Lectines : Jequirity, Robinier, Lupin, Cytise, Ricin, Croton
Acide aminé soufré (acide djenkolique) : Pithecolobium lobatum
Acide oxalique : Rhubarbe, Rumex
Glucoalcaloïdes de type solanines : Morelle noire, Douce-amère, Pommier d'amour, Pomme de terre
Huile essentielle : Genièvre
Saponosides : Saponaire et plantes apparentées
Divers principes actifs mal définis : If, Mercuriales, Anémones, Renoncules, Hellébores, Aconit, Aristolochia fangchi, Stephania tetrandra...

Plantes et substances végétales néphrotoxiques


Troubles atropiniques ou anticholinergiques

Les Solanacées à alcaloïdes parasympatholytiques (noyau tropane) parmi lesquelles on trouve la Belladone, le Datura et la Jusquiame induisent une quantité importante de troubles.
On constate ainsi sécheresse buccale, constipation, mydriase (dilatation de la pupille), troubles de l'accommodation visuelle, diminution des secrétions lacrymales et cutanées, augmentation de la pression intraoculaire avec un risque de glaucome, tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) et rétention urinaire.
Lors d'une intoxication massive, les troubles peuvent évoluer avec excitation, confusion mentale, hallucinations, hyperthermie, dépression respiratoire et coma.



 

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Dernière mise à jour le 23/09/2005 à 10:37:51