Généralités

Description

Toxicité


Renoncule scélérate


Nom latinRanunculus sceleratus L.

Noms communs : Herbe scélérate, herbe aux vaches

Famille : Renonculacées

Habitat : Prés humides, marécages, bassins peu profonds, bord des ruisseaux à lent débit, zones boueuses des rivières et lacs, souvent près de la mer, sur sol fertile, alluvial ou riche en éléments basiques, à basse altitude

Floraison : Mai - septembre

Fréquence : Commun, sauf dans le Midi de la France


Type végétal : Herbacée annuelle très variable, assez vigoureuse, presque entièrement glabre

Taille : De 10 à 100 cm

Feuilles : Feuilles basales pétiolées divisées en 3 segments, eux mêmes lobés et dentés ; feuilles supérieures, sessiles, à 3 lobes ; toutes les feuilles sont d'un vert assez brillant

Fleurs : Fleurs régulières jaunes, 5-10 mm, groupées en grand nombre en grappes ramifiées ; pétales de même longueur que les sépales tournés vers le bas ; partie femelle au centre de la fleur de forme ovoïde allongée, proéminente

Fruits : Akènes glabres à bec court et arrondi, en têtes allongées


Toxicité : Essentiellement une toxicité cutanée, la littérature ne signalant que de rares cas d'intoxication par ingestion, la plante étant habituellement dédaignée par le bétail

Nature du toxique : Glucoside appelé ranunculine, dégradé par hydrolyse en une lactone irritante, la proto-anémonine, rapidement inactivée en anémonine, par dimérisation spontanée, ce qui explique la relative innocuité de la plante à l'état sec

Organes incriminés : Plante entière mais surtout les feuilles

Symptômes :
• Irritations cutanées plus ou moins graves provoquées par simple contact : érythème avec démangeaisons modérés, œdème, eczéma, cloques
• Irritations locales du tube digestif par ingestion : stomatite sévère avec inflammation, brûlures, ulcérations

Remarques :

• A noter l'existence d'autres espèces de renoncules : R. flammula, petite douve, R. auricomus, renoncule à tête d'or, R. sardous, renoncule des marais et R. thora, cabaret, ainsi que de très nombreuses autres, toutes potentiellement toxiques.
• Dans l'antiquité, le poison extrait de R. sardous fut utilisé au cours d'autosacrifices par les guerriers ibères vaincus au combat. Les anciens (Dioscoride, Pline) l'avaient baptisée "herbe sardonique", la supposant originaire de Sardaigne. Comme elle provoquait une crispation caractéristique du visage au moment de la mort, on parlait alors de "rire sardonique".
• R. thora (du grec phthora : destruction, perdition) fut utilisée autrefois par les chasseurs des Alpes et des Pyrénées pour empoisonner leur flèches.

 

 

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Dernière mise à jour le 03/10/2005 à 21:31:40