Généralités

Description de la drogue

Description de la plante

Constituants

Indications

Effets indésirables

Spécialités


Millepertuis perforé


Nom latin : Hypericum perforatum L.

Noms communs : Millepertuis commun, herbe de la Saint-Jean, herbe à mille trous, herbe percée, herbe aux piqûres

Famille : Hypéricacées

Parties utilisées : Sommités fleuries

Origine : La plante provient parfois de récoltes à l'état sauvage en Europe et Asie Occidentale, mais de plus en plus de cultures (France, Allemagne, Chili).


Description de la drogue sèche (Cahier n°3 de l'Agence du Médicament, 1998) :
• Aspect général brun-rougeâtre
• Fragments de tiges avec ramification opposées par 2
• Feuilles souvent fragmentées difficiles à identifier, vert à vert-brun (de forme initiale ovale)
• Fleurs brun-rougeâtre après séchage, quelquefois encore jaunes
• Assez fréquemment : fruits (capsules) ovoïdes coniques de petite taille, brun rouge (env. 3-6 mm de haut)

Odeur : Faible plus ou moins balsamique

Saveur : aromatique, amère et astringente


Description de la plante à l'état frais : Herbacée vivace glabre, érigée, à tige anguleuse, dressée, rameuse, présentant 2 côtes longitudinales saillantes, avec une souche radiculaire traçante à la base

Taille : De 20 à 80 cm

Feuilles : Feuilles opposées, sessiles, ponctuées de glandes translucides ayant l'aspect de petits trous (d'où le nom de la plante)

Fleurs : Fleurs jaunes, 18-22 mm, en panicules larges ; 5 sépales aigus et 5 pétales bordés de poils sécréteurs noirs avec 3 lames staminales divisées en de nombreuses étamines caractéristiques et 3 carpelles surmontés de styles rouges

Fruits : Capsules ovoïdes à déhiscence septicide


Constituants :

Naphtodianthrones : hypéricine (dérivé de l'émodoldianthrone), pseudo-, proto-, protopseudo-, cyclo-hypéricines, dérivés de la skyrine
Dérivés du phloroglucinol : hyperforine (dérivé prénylé), adhyperforine...
Flavonoïdes : hypéroside, rutoside, quercitroside, isoquercitroside, biflavones (biapigénine, amentoflavone...)
Huile essentielle : carbures terpéniques, 2-méthyloctane, n-alcanols...
Xanthones
Procyanidines sous forme d'oligomères du catéchol et de l'épicatéchol


Indications (Cahier n°3 de l'Agence du Médicament, 1998) :

Voie orale :
- Traditionnellement utilisé dans les manifestations dépressives légères et transitoires

Usage local :
- Traditionnellement utilisé en usage local comme traitement d'appoint adoucissant et antiprurigineux des affections dermatologiques, comme trophique protecteur
- Traditionnellement utilisé en cas d'érythème solaire, de brûlures superficielles et peu étendues, d'érythèmes fessiers
- Traditionnellement utilisé par voie locale (collutoire, pastille), comme antalgique dans les affections de la cavité buccale et/ou du pharynx


Effets indésirables :

Durant une longue période, les préparations à base d'Hypericum étaient supposées être quasiment dépourvues d'effets secondaires, jusqu'à la parution le 1er mars 2000 d'un communiqué de l'AFFSSAPS faisant état de cas d'interactions médicamenteuses entre le millepertuis et des médicaments à marge thérapeutique étroite. Ces interactions reposent sur une induction enzymatique du cytochrome P450, ou de la glycoprotéine P dans le cas de la digoxine, ce qui entraîne une diminution des concentrations plasmatiques et de l'effet thérapeutique de certains médicaments. Il est à noter qu'une interruption brutale de la prise de millepertuis se traduit au contraire par une augmentation des concentrations plasmatiques de ces médicaments, avec un risque de surdosage.
Des mises en gardes spéciales ont été mentionnées, mettant en lumière des interactions :
pharmacocinétiques avec un certain nombre d'associations :
- contre-indiquées : antivitamines K, ciclosporine, antirétroviraux inhibiteurs de protéases et inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse
- déconseillées : carbamazépine, digoxine, phénytoïne, théophylline et contraceptifs oraux, en raison d'une diminution de l'efficacité de ces médicaments
pharmacodynamiques : associations déconseillées, notamment avec les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et avec les antimigraineux de la famille des triptans (effets indésirables de type syndrome sérotoninergique associant nausées, vertiges, céphalées, anxiété, douleurs abdominales, agitation, confusion mentale)
L'usage du millepertuis est également déconseillé au cours de la grossesse ou de l'allaitement.
Enfin, les préparations à base de millepertuis ne doivent pas être utilisées en cas d'exposition marquée aux rayons UV en raison du caractère photosensibilisant de l'hypéricine.


Spécialités : Arkogélules millepertuis, Arnican 4% crème, Biopur sommeil sachets, Cicaderma pommade, Complexe Lehning n°1, n°26, Ergycalm solution buvable, Milleriane, Millprimum, Procalmil, Serimag, Zeniphyt ampoules buvables...


 

Références bibliographiques

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Dernière mise à jour le 03/10/2005 à 21:31:44